mardi 13 mars 2007

INFOS CENTRAFRIQUE

AGENCE DE REGULATION DES TELECOMMUNICATIONS: LA SAGA CONTINUE

Le 1er mars 2007, le ciel s'abattait sur la tête de 7 agents et cadres de l'Agence de Régulation des Télécommunications (ART). Par des décisions du Directeur Général de cette entreprise publique, les cadres et agents étaient soit licenciés soit remis à leur administration d'origine. Les décisions ont fait l'objet d'une véritable bombe car elles ont provoqué une indignation générale du personnel de la Socatel ainsi que de l'ART.

Les agents et cadres concernés n'ont pas hésité un seul instant à réagir. Le 3 mars, donc 48 heures après la décision fatidique, ceux-ci ont adressé un recours hiérarchique au premier ministre en évoquant les irrégularités constatées dans la prise de cette décision (cf Le Confident Week-end N° 1486 du 10 au 11 mars 2007, pages 2 et 3).
Les cadres et agents de l'ART, se sentant abusés ont saisi leur conseil. Mais auparavant, il leur a été demandé de passer le service, ce que, collectivement, ils ont refusé.
Les raisons de cette attitude sont multiples et ne militent pas forcément en faveur du Directeur Général de l'ART.
Dans la décision notifiée aux agents et cadres remerciés par l'ART, il a été fait mention de la Résolution du Conseil d'Administration du 29 décembre 2006. Or, il s‘avère que ce Conseil s'est déclaré incompétent pour remettre ce personnel à leur administration d'origine dès lors que c'est le ministre de tutelle technique qui les ont affecté à ladite Agence.
Déjà à ce niveau se pose un couac. Le DG passe outre la Résolution du Conseil d'Administration où l'interprète à sa manière mais, considère la réserve émise comme un avis positif. Sans porter de jugement, si ce n'est un règlement de compte ourdi par quelqu'un de l'extérieur à l'ART, ça y ressemble un peu car les notifications sont en contradiction avec la Résolution du Conseil d'Administration du 29 décembre 2006.
L'attention des autorités de la Délégation Générale aux entreprises et Offices publics a porté sur les irrégularités de la décision de licenciement collectif qui n'a pas respecté la procédure prévue en pareille circonstance.
Pour la Délégation Générale, cette manière expéditive de procéder, non-conforme à la législation en vigueur risque de pénaliser lourdement l'Agence de Régulation des Télécommunications. Par qui le DG de l'ART a-t-il été conseillé pour prendre pareilles décisions ?
Les agents et cadres licenciés collectivement ont confié l'affaire à leur conseil qui, par une lettre à M. l'Inspecteur Régional du Travail et des Lois Sociales de Bangui-centre a demandé la nullité des décisions du Conseil d'Administration du 23 février 2007.
Plus grave, M. Guy Moskit, président du Conseil d'Administration de l'ART, absent de Bangui depuis le 7 décembre aurait signé les décisions du Conseil d'Administration alors qu'en partant, il avait chargé M. Vickos d'assurer son intérim. Entre temps, M Moskit n'est pas revenu à Bangui et on lui reconnaît tacitement des facultés de dédoublement de la personnalité.
C'est trop flagrant s'exclament les cadres et agents de l'ART licenciés collectivement. Le DG de l'ART et son instigateur aurait confectionné un faux et en aurait fait usage. Par ailleurs, les spécialistes des lois sociales que nous avons approchés sont unanimes qu'en pareille circonstance, les décisions devaient être obligatoirement visées par l'Inspecteur Régional du Travail et des Lois Sociales conformément aux dispositions de l'Arrêté n°002/MFPT-SAP du 25 janvier 1968. En plus de cette négligence coupable, l'ART n'a pas satisfait aux exigences de son accord d'établissement, qui est pourtant conforme au code du Travail.
Le personnel de l'ART, qui considère qu'il est dans son droit veut épuiser toutes les voies de recours car selon lui la décision du Directeur général de cet organisme est truffée de vices de forme. Pour beaucoup d'observateurs qui ont suivi cette saga, le Directeur général de l'ART n'avait pas pris cette décision en son âme et conscience. Il serait selon eux, poussé par un ‘‘sous marin nucléaire'' qui souhaiterait placer les siens à la mangeoire. L'enquête sur ce dossier laisse apparaître des comparaisons avec ce que M. Yamandja avait fait à la SOCATEL en brillant par le clientélisme dans les recrutements. Par un favoritisme aussi flagrant, on tord le cou à la bonne gouvernance. Tout le monde sait dans quelle situation financière se trouve SOCATEL en ce moment. Voudrait-on que l'ART suive cet exemple en piquant du nez ? Que diront les Institutions financières si elles constatent que les entreprises et offices publics sont des réservoirs de résorption des parents, militants et autres sympathisants chômeurs.
La saga de l'ART, montée de pièces décousues peuvent conduire loin car l'affaire avec des imbrications pénales (faux et usage de faux) peut ouvrir la porte de la maison d'arrêt à certaines personnalités. A moins que comme d'habitude, l'impunité soit érigée en doctrine, comme nous avons pris l'habitude de le constater.
(Affaire à suivre)




Lundi 12 Mars 2007

Source : http://www.leconfident.net


MAMBERE KADEÏ : VIVE TENSION ENTRE LE PREFET ET LES MAIRES


La tension est vive à Berberati et l'exacerbation est à son comble. Cette atmosphère électrique est provoquée par le comportement et surtout les agissements du Préfet de la Mambéré Kadeï, M. Elie Ouefio. Très sûr du parapluie nucléaire dont il bénéficie au niveau de Bangui, M. Elie Ouefio se comporte désormais comme le patron d'une grande compagnie concessionnaire qu'est la Mambéré Kadeî. Il puise impunément dans les caisses des Mairies ; prend des arrêtés préfectoraux pour évincer des Présidents des délégations spéciales nommés par Décret présidentiel, débite des insanités quand il est en colère, bref le représentant du gouvernement à Berberati ressuscite la sociologie de la colonisation. Face à ces abus de pouvoir et d'autorité, la population de la Mambéré Kadeï et singulièrement celle de Berberati n'en peut plus car le cocktail est explosif. Les chefs de groupe et de quartiers ainsi que les chefs de villages qui ne pouvaient supporter les humiliations constantes avaient décidé d'organiser une marche de protestation. Ce serait une grande première. Heureusement qu'ils ont été dissuadés par le député de Berberati I, M. Thierry Kamach et Mme le Maire de la Commune de Haute Batouri, Eugénie Bobo Yazengue.
Dans cet El dorado qu'est la Mambéré Kadeï, le Préfet de la localité a déjà eu des altercations avec les populations de Sosso Nakombo et de Dédé Mokouba, à propos de son comportement peu orthodoxe consistant à imposer aux notables de lui donner de l'argent. Mécontents, ils avaient adressé des pétitions aux autorités.
Le trésor de Sosso Nakombo et de Dédé Mokouba ayant tari, le Préfet de la Mambéré Kadeî a trouvé une aubaine en se tournant vers Nandobo dans la Commune de la Haute Batouri. La Présidente de la délégation spéciale fait constamment l'objet de pression de la part de Ouefio pour débloquer des fonds. Réfractaire à cette pratique, Mme Eugénie Bobo Yazengue préfère assurer l'orthodoxie de la gestion de la Commune. En 2006, les autorités de Bangui reçoivent une lettre anonyme, qui en réalité est une dénonciation calomnieuse. C'est ainsi qu'en 2006, la Mairie de Nandobo a d'abord eu la visite de l'Inspection générale des Finances pour des contrôles. Ces missions ont sillonné les Communes de la Haute Batouri, Basse Batouri, Sosso Nakombo, et Dédé Mokouba. Lors d'une réunion de synthèse au cabinet du préfet, la gestion de la commune de la Haute Batouri a été félicitée en présence du préfet.
Là où le torchon a commencé à brûler entre le Préfet et le Maire de Nandobo, c'est lors des préparatifs de l'Assemblée générale de la Préfecture de la Mambéré Kadeï. Le Préfet M. Ouefio avait instruit les Communes pour leur contribution. Les Communes ont émis des bons de caisse qui devaient être touchés à la paierie de Berberati. Nonobstant ces dispositions, la Préfet M. Ouefio, fait une virgule dans le dos de la municipalité de Nandombo, se présente à la direction de VICA, (Une société forestière) et encaisse la somme de 2.675.000 frs. Mme le Maire et le Conseil municipal n'en seront informés qu'après. Cette somme qui a été perçue par le Préfet a crée un déséquilibre dans les prévisions et la gestion de la Commune. Et comme les autres pressions du Préfet n'aboutissent pas, l'inimitié s'est créée entre M. Ouefio et Mme Bobo Yazengue. Le Préfet a mis les batteries en marche pour trouver des poux sur le crâne rasé de Mme le Maire. Toutes les batteries mises en marche se sont avérées infructueuses.
Le 09 mars 2007, le Préfet convoque une réunion à Nandobo avec le conseil municipal, les chefs de quartiers et de villages, les notables, les femmes, les jeunes. Devant un parterre estimé à plus de 500 personnes, le Préfet accuse « Mme le Maire d'avoir détourné 118 millions de la Mairie de Nandobo. La population stupéfaite n'en croyait pas ses oreilles. Comme à son habitude en pareille circonstance, le Préfet refuse de donner la parole aux accusés, prend sa voiture et débarque à Berberati. Mme le Maire et le conseil municipal de Nandobo le suivent pour des explications. M. Ouefio s'enferme et refuse tout contact. Le soir du 09 mars, il débarque à la Radio locale et annonce à grands fracas que Mme Eugénie Yazengue a détourné 118 millions de la Mairie de Nandobo. A son tour, Mme Eugénie Bobo se rend à la radio et exige un droit de réponse, suivant les dispositions de l'article 71 de l'ordonnance n°05.002 du 22 février 2005, relative à la liberté de la communication en République Centrafricaine. Le 10 mars 2007, M. Ouefio convoque toute la presse locale et le correspondant de la radio rurale et leur intime l'ordre de ne rien diffuser des propos de Mme Eugénie Bobo Yazengue. Depuis, la tension est très vive. Les notables de la région compte tenu des agissements de M. Ouefio ont promis adresser une pétition à M. le Ministre de l'Intérieur, M. le Premier ministre et au Chef de l'Etat. Le préfet de la Mambéré Kadeï sentant qu'il est en mauvaise posture cultive le tribalisme et le régionalisme à fond en opposant les ressortissants de l'OUham à ceux de la Mambéré Kadeï. Pour les populations de la Mambéré Kadeï, trop c'est trop, car Ouefio a déterré la hache de guerre et le conflit qui n'était que latent est devenu ouvert.


Lundi 12 Mars 2007
Source : http://www.leconfident.net

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