lundi 13 octobre 2008

UNIVERSITE DE BANGUI












LE DIRECTEUR GENERAL DES BOURSES SUR LA BRAISE

La tête du Directeur général du service des Bourses est mise à prix par les étudiants de l’Université de Bangui.


Très remontés et mécontents par les dernières attributions des bourses de la commission nationale des Bourses, les étudiants de l’Université de Bangui, réunis au sein de leur association, ont organisé récemment une conférence de presse pour dénoncer des pratiques non orthodoxes dans l’attribution des bourses aux étudiants. L’association nationale des étudiants centrafricains (ANECA) n’a pas pris des gants de velours pour dénoncer la complaisance et le clientélisme dans l’attribution des bourses. Le mercredi 8 octobre 2008, l’ANECA a organisé, sur le campus de l’Université de Bangui, une assemblée générale pour traiter de cette question épineuse des bourses dont les critères d’attribution sont allégrement foulés au pied. La dernière commission nationale chargée d’attribuer les bourses a plutôt accouché des germes de colère que ceux d’une harmonie pouvant permettre aux étudiants de se consacrer en toute quiétude à leurs études. Du coup, il y a électricité dans l’air.

Critères subjectifs et fantaisistes
Les étudiants de l’Université de Bangui sont déterminés à ne pas se laisser faire, car les cas de tricherie d’attribution des bourses, basés sur les critères subjectifs et fantaisistes, créent le désordre dans les facultés, les Instituts supérieurs et les grandes Ecoles - l’ANECA, dont les responsables sont élus par les étudiants, travaille en collaboration étroite avec le rectorat et le service des œuvres universitaires, met un point d’honneur au respect des critères pour éviter de créer des frustrations. Or, voilà que lors de dernière commission d’attribution des bourses, des gesticulations ont été opérées, soulevant l’ire des étudiants. Les personnalités les mieux placées et les mieux qualifiées pour établir les listes des étudiants qui fréquentent réellement à l’Université de Bangui et dans les établissements qui y sont rattachés. Vérifications faites par les étudiants, les listes communiquées par la commission des Bourses, non seulement ne respectent pas les critères, mais ne sont conformes à celles transmises en bonne et due forme par l’Université de Bangui. Sur les listes de la commission des Bources, des gymnastiques sombres ont été opérées. Des noms de certains étudiants fantômes y auraient été glissés, alors que certains ayants droit ont été royalement omis. Ces pratiques, qui persistent d’années en année, n’ont pas été tolérées par l’Association des Etudiants qui a décidé de mener un combat pour faire entendre sa voix par les autorités Centrafricaines.

Injustice flagrante
Les étudiants habitués à ces phénomènes récurrents pointent du doigt le directeur général des Bourses qui ne serait pas à son premier coup d’essai. Ce dernier, ayant créé un établissement d’enseignement privé, ne se cracherait pas dessus. Comme le cabri broute là il est attaché, le directeur général des Bourses selon les étudiants en colère, attribuerait des bourses à tour de bras à des étudiants de son établissement, alors que d’autres dans les instituts privés ne bénéficient pas des mêmes droits. Les étudiants de l’Université de Bangui combattent cette injustice flagrante de deux poids, deux mesures. D’un coté, les parents se saignent malgré la conjoncture pour payer les frais d’études de leurs pupilles dans les établissements privés et Dieu sait, les coûts sont parfois exorbitants. De l’autre, le directeur général des bourses, profitant de sa situation privilégiée, octroie des bourses à des étudiants de son établissement pour se mettre à l’abri des retards de paiement dans les frais de scolarisation, un acte jugé inadmissible par les étudiants qui exigent dans une pétition le départ du directeur général des Bourses, qui se serait illustré par des faits indélicats tendant à semer le désordre et le trouble à l’Université de Bangui.

Les étudiants décidés
La résolution d’exiger le départ du directeur général des Bourses étant prise, les étudiants, réunis au sein de l’ANECA, veulent formaliser leurs démarches. Ils ont dans un premier temps pris contact avec le ministre délégué à l’Education Nationale, qui assure l’intérim du ministre de l’Enseignement Supérieur pour lui rendre compte du désordre créé par le directeur général des Bourses dans l’attribution des bourses. Selon les représentants des étudiants, le ministre délégué, informé de la situation, a promis la porter à l’attention du conseil des ministres pour requérir l’avis de cette haute instance gouvernementale. Mais d’ores et déjà, certains étudiants estiment que cette démarche a de fortes chances de ne pas aboutir car le directeur général des bourses bénéficierait d’un parapluie nucléaire. Mais les étudiants ne sont pas dupes et entrevoient d’autres actions. Ils projettent de déposer un préavis de grève après les deux semaines fixés par le ministre délégué à l’Education nationale. Si la grève ne fait pas entendre leurs voix, les étudiants sont décidés à attaquer le texte devant le Tribunal Administratif.

Il y a donc des étincelles dans l’air à cause de la détermination des étudiants qui, cette fois ne veulent pas que leurs droits soient piétinés. Prévenir, c’est guérir. Le gouvernement a-t-il la perception du danger qui risque une fois de plus de perturbations et paralyser l’Université alors que l’année académique 2007-2008 n’est toujours pas terminée et traîne en longueur? La réponse à cette grogne des étudiants est désormais politique pour éviter des actions de « desperados » comme par le passé. On ne peut prêcher la bonne gouvernance, la lutte contre la fraude et la corruption et entériner des actes peut-être bénins, mais qui risquent de mettre à mal la sérénité sur le campus universitaire. M. Touadera, premier ministre, chef de gouvernement, ancien recteur de l’Université de Bangui, connaît parfaitement la sensibilité de telles situations.


Samedi 11 Octobre 2008
Dinawade MOkambo Junior
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Source :
http://www.leconfident.net

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