dimanche 14 octobre 2007

UNE REFLEXION PERTINENTE, REMPLIE DE BON SENS









Une universitaire tire la sonnette d’alarme sur la fuite des cerveaux en Centrafrique
(APA 10/10/2007)


APA Bangui (Centrafrique) La directrice des affaires académiques et de la coopération (DAAC), Mme Georgette Débalé, a invité les autorités centrafricaines à réfléchir sur les dispositions à prendre pour éviter la fuite des cerveaux à l’université de Bangui et voir comment attirer au pays l’élite restée à l’étranger, au cours d’une émission éducative sur Radio Ndéké Luka (privée).

Selon Mme Débalé, la carence des enseignants à l’université de Bangui est due au maigre salaire des universitaires.

«Vous savez que si vous avez suivi des études pendant plus de dix ans de votre vie au niveau universitaire, avec spécialisation, et que vous voyez ce qu’on vous offre à l’arrivée comme intéressement, vous voudriez quand même recevoir ce qui convient à la quantité de souffrance que vous avez endurée pour en arriver là », a-t-elle relevé.

La Directrice de la DAAC a estimé qu’ «à formation égale, quand on vous propose un salaire dix fois supérieur à celui qu’on vous offre dans votre propre pays, vous n’hésitez pas. Même si c’est deux fois supérieur à ce qu’on vous offre au pays, vous n’hésitez pas».

«C’est la principale raison pour laquelle la plupart des hauts cadres et spécialistes formés à l’étranger qui pourraient soulager l’enseignement supérieur et l’université de Bangui, ne veulent pas rentrer au pays après leur formation », a expliqué Mme Ndébalé.

La quasi-totalité des enseignants de l’université de Bangui sont des vacataires parce que même les enseignants permanents sont souvent obligés d’intervenir dans des disciplines où les spécialistes manquent.

Selon des sources proches de l’administration des enseignants titulaires du supérieur, l’université de Bangui compte 393 enseignants dont 12 professeurs, 76 maîtres de Conférences, 67 maîtres assistants, 98 assistants et 74 chargés des travaux et chercheurs.

En outre, 34 enseignants sont détachés dans des organismes, 8 ont demandé une mis en disponibilité alors que 24 ont abandonné l’enseignement.

Depuis plus d\’un mois, l’institution est paralysée par la grève déclenchée par les enseignants pour revendiquer notamment le paiement des leurs frais de vacation qui représentent globalement 400 millions de FCFA et l’application du statut particulier des enseignants du supérieur.

Ce texte, déjà signé par le président François Bozizé, n’est pas encore entré en vigueur en raison des difficultés de trésorerie de l’Etat centrafricain. Pour l’heure, les enseignants du supérieur émargent encore sur la base des statuts de la fonction publique centrafricaine.

Un assistant perçoit un salaire de 180.000 FCFA, un maître assistant 192.000 FCFA, un maître de conférences 257.000 F CFA et un professeur agrégé 296.000 FCFA.

Par ailleurs, il n’y a pas que dans l’enseignement supérieur où la fuite des cerveaux est évidente. Le phénomène touche aussi l’enseignement secondaire. 250 enseignants centrafricains sont attendus au Gabon où l’enseignement ne fait pas recette en raison de la présence dans le pays de secteurs autrement plus « juteux».

Mais la condition de l’enseignant gabonais, qui peut toucher de 500.000 à 700.000 FCFA (voire plus) par mois selon la catégorie, est nettement plus enviable que celle de son collègue centrafricain.

Selon la grille indiciaire des salaires toujours en vigueur, signée par l’ancien président Ange Félix Patassé, un professeur de Lycée de la catégorie A1 (niveau maîtrise) touche un salaire brut de 106.000 FCFA contre 96.000 FCFA pour son collègue des la catégorie A2 (niveau licence) et 87.000 FCFA pour un professeur de la catégorie A3 dans la formation professionnelle (Bac+3).

Le traitement des enseignants vacataires dans les lycées centrafricains ne tient pas compte des diplômes. En plus du forfait de 30.000 FCFA que leur verse les pouvoirs publics, ces enseignants perçoivent des frais de vacation à chaque fin d’année scolaire.

La rentrée scolaire n’a pas eu lieu en Centrafrique comme prévu lundi 18 septembre dernier en raison de la grève des enseignants centrafricains qui avaient conditionné la reprise des cours au paiement de trois (3) mois d’arriérés de salaires et au déblocage des avancements.


SL/lmm APA
10-10-2007



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