
IUGE : LES ETUDIANTS EN EBULITION
Les examens de fin d'année à l'université de Bangui ainsi que dans les établissements connexes marquent une étape importante non seulement dans le cursus des étudiants mais aussi et surtout pour leur avenir. Ces examens ne sont pas souvent organisés avec succès au sein de tous les établissements. Souvent, l'organisation et le déroulement de ces examens sont toujours matière à réflexion.
C'est ainsi qu'à l'Institut Universitaire de Gestion des Entreprises (IUGE), après la première session, un seul étudiant sur les 26 est déclaré admis. Les 25 autres sont autorisés à aller en 2e session, à l'issue du conseil de discipline de l'établissement.
Selon l'administration de l'IUGE, il n'y a eu qu'un admis sur les 26 étudiants à l'issue de la première session parce que ceux-ci avaient refusé de composer dans deux matières. Et donc, la décision du conseil de discipline n'a fait qu'appliquer l'article 13 du règlement intérieur de l'université.
Or, pendant la première session 2007, trois matières sont programmées dans une seule journée. Pour ce faire, les étudiants ont demandé à l'administration de différer les deux autres matières afin de leur permettre de mieux s'organiser pour composer ces disciplines de base. Cette demande a été rejetée par le Directeur de l'Institut Universitaire de Gestion des Entreprises (IUGE), M. Christophe Wapou. En refusant de composer dans les deux matières de base (gestion stratégique et comptabilité sociale), le conseil de l'établissement a décidé d'attribuer aux 26 étudiants de 3e année de Licence en Gestion la note zéro. L'unique étudiant admis a été obligé d'adresser une requête à l'administration pour demander que son admission soit invalidée parce qu'il estime qu'avec deux zéro dans les matières de base et dans le relevé de notes, la suite de ses études risque d'être compromise.
Depuis la publication du procès verbal des examens, les étudiants de l'Université de Bangui en général et ceux de l'IUGE en particulier s'étonnent de cette sanction extrême que leur a infligée l'administration de cette institution qui évoque le règlement intérieur. Selon certains étudiants, la majorité des professeurs qui dispense les cours à l'IUGE est composée des professeurs vacataires. Ceux-ci fixent la date des examens consensuellement avec les étudiants lorsqu'ils sont convaincus qu'ils ont terminé leur programme de cours. Cette manière de faire est devenue une coutume au sein de l'établissement.
Malheureusement pour cette année, l'administration veut imposer un nouveau régime aux étudiants de l'IUGE. Selon les étudiants, le Directeur de l'IUGE qui passe souvent ses vacances en France, les a obligés à passer leur soutenance de mini mémoire de licence en trois jours. Certains étudiants étaient contraints à soutenir même le dimanche en l'absence de leur directeur de mémoire ou encore de l'assesseur. D'autres par contre ont préféré attendre l'année prochaine pour soutenir leur mini mémoire parce que leur directeur était absent de Bangui.
Le dernier étudiant a passé sa soutenance un dimanche aux environs de 22 heures. Quelques directeurs mécontents ont marqué leur refus de prendre part à une soutenance organisée le dimanche.
Comme dit un adage populaire : « le malheur ne vient jamais seul », immédiatement après qu'ils aient épuisé le calendrier de soutenance, l'administration a demandé aux étudiants de passer les examens bien que les enseignants dispensant les disciplines concernées n'aient pas encore proposé de sujets. Et comme il n'y a jamais deux sans trois, l'administration s'est donnée le plaisir de programmer trois matières dans la même journée.
Les sujets ont été proposés non pas par les professeurs chargés des matières concernées mais, par les enseignants dits permanents. Ayant tenté en vain de convaincre les responsables de l'IUGE sur la nécessité de différer les autres matières, les étudiants ont décidé de ne pas composer la Comptabilité sociale et la gestion stratégique. En guise de sanction, l'administration a décidé de les renvoyer à la deuxième session. Les étudiants ont précisé qu'ils ont entrepris des démarches auprès du rectorat qui leur a déclaré que chaque établissement est souverain dans sa gestion.
Pour les étudiants, cette sanction relève de la mauvaise foi. Car, ont-ils poursuivi, dans des pareils cas, soit on reprogramme les deux matières pour permettre aux étudiants de ne pas gâcher leur avenir. D'autres mauvaises langues estiment que cette pratique consiste à créer des conditions fortuites pour exclure les étudiants afin de créer des opportunités aux établissements privés.
D'aucuns disent qu'il s'agit d'une méthode inventée pour tromper la vigilance des autorités. Sans risque de se tromper, la direction de cette institution voulait faire croire au gouvernement qu'elle gère bien l'établissement et organise les examens dans le délai normal. Or, ce n'est que de la poudre aux yeux.
Les étudiants ont déclaré qu'ils attendent de pieds fermes les résultats de la deuxième session pour voir les actions à envisager. Toutefois l'inquiétude demeure car disent-ils, même si les chargés de cours proposent les sujets, ils ne seront pas là pour la correction. Ce qui représente déjà un danger, car certains étudiants doublants risquent d'être exclus. Cette mesure scélérate a déjà défavorisé certains étudiants qui ont envisagé poursuivre leurs études à l'extérieur parce que la date de la rentrée sera dépassée.
L'Association Nationale des Etudiants Centrafricains (ANECA), saisie tardivement du problème a promis mobiliser tous les étudiants pour soutenir leurs collègues.
Cependant le rectorat estime que les établissements sont autonomes dans leur gestion et que le cas de l'IUGE est tranché à la lumière du règlement intérieur. Le Recteur a précisé qu'il a reçu les étudiants en question mais attend le rapport annuel de la direction de l'établissement pour que des mesures soient prises. Le syndicat des étudiants a indiqué que le rectorat a été bien saisi de l'affaire mais n'a pas voulu dénouer ce contentieux parce que les étudiants ont saisi le ministre de l'Education nationale.
En tout cas, les prochains jours risquent d'être mouvementés sur le campus universitaire qui est déjà en proie à une grève d'avertissement de trois jours des professeurs du supérieur.
Lundi 20 Août 2007
Modeste Jérôme – P.
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http://www.leconfident.net